À Chambéry, mobilisation autour de la rénovation

  • Rénovation énergétique

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Le 25 octobre dernier, Valérie Mancret-Taylor s’est rendue à Chambéry, accueillie par Thierry Repentin, président de l’Anah également maire de la Ville. La directrice générale est venue saluer le travail de l’ASDER, acteur savoyard majeur de la transition énergétique. La visite de deux projets de rénovations fut aussi l’occasion de réaffirmer l’importance de l’accompagnement et de la coopération avec les entreprises du bâtiment.

L’ASDER, structure pionnière de la transition énergétique

En ce matin automnal, rendez-vous était donné à la Maison des énergies à Chambéry. Telle une vitrine, le bâtiment en bois est conçu en matériaux biosourcés et fonctionne exclusivement aux énergies renouvelables. C’est ici que l’ASDER déploie ses deux pôles d’activité : un centre de formation, appelé « École du bâtiment durable » et un service local de l’énergie, labelisé France Rénov’. 

Le service local de l’énergie mène depuis plus de 40 ans des missions d’information et de conseil pour les particuliers souhaitant s’engager dans des travaux de rénovation énergétique. Auprès de ceux qui le souhaitent, l’ASDER déroule un parcours d’accompagnement poussé tout au long du projet. « Au fil des années nous mesurons à quel point cet accompagnement est indispensable. C’est une des clés de la réussite d’un projet performant » partage Delphine Mugnier, co-directrice de l’ASDER. La structure anime également un programme de sensibilisation auprès du grand public et des acteurs locaux. « Nous organisons des conférences, webinaires et visites sur sites, pour présenter des solutions techniques innovantes, favoriser les échanges entre les équipes d’intervention et valoriser les retours d’expérience exemplaires. »

Faire monter en compétence la filière

Historiquement, c’est sur le créneau de la formation que se positionne l’ASDER. L’École du bâtiment durable dispense un panel de formations pour accompagner la montée en compétence des acteurs de la filière énergie et bâtiment. De rayonnement national, ce centre de formation s’adresse à de jeunes apprentis, des demandeurs d’emploi et des personnes en reconversion professionnelle, pour apprendre un nouveau métier autour de la rénovation énergétique. 

L’ASDER forme aussi les artisans en activité souhaitant se spécialiser. Selon, Laure Voron, codirectrice, « il manque des professionnels compétents aujourd’hui sur ces sujets. Trop peu sont en capacité d’inciter les ménages à aller sur un bouquet de travaux plutôt que sur un seul poste. » Depuis quelques années, l’ASDER forme aussi les nouveaux conseillers France Rénov’ partout en France, sur la thermique des bâtiments ou l’accompagnement des copropriétés. Des notions indispensables pour bien conseiller. 

« Cette formation est essentielle pour mettre à niveau le parc de logements existants, affirme Valérie Mancret-Taylor. Les travaux de rénovation nécessitent une approche très différente de ce qui se fait dans le neuf. Utiliser des matériaux nouveaux, faire des travaux en milieu occupé, se coordonner entre différents corps d’état, travailler avec des copropriétaires… artisans et professionnels du bâtiment ont besoin de se former en continu. »

Une forte culture partenariale

La matinée fut aussi l’occasion de constater comment se traduit la politique publique sur le terrain, à travers deux opérations emblématiques. Première visite sur les hauteurs de Chambéry, chez Fabrice Ferrari : « lors de l’achat de cette maison de 1960, nous savions que c’était une passoire thermique et qu’il nous faudrait entreprendre des travaux. Bien accompagnés, nous sommes partis sur une rénovation ambitieuse, pour laquelle nous n’avons rien eu à débourser : le coût des travaux a été entièrement financé. » La visite se poursuit au pied de la copropriété Le Chapperon. L’ensemble d’immeubles de 1958 bénéficie d’une rénovation globale de plus d’1 million d’euros, avec des financements très intéressants. L’aboutissement d’une collaboration exemplaire entre les copropriétaires, et d’une mobilisation exceptionnelle des entreprises du bâtiment et des partenaires. 

Selon Delphine Mugnier, « ces deux projets ont été accompagnés par un binôme d’opérateurs, l’ASDER pour l’accompagnement technique, et Urbanis pour le volet ingénierie financière et sociale. C’est cela qui nous permet de proposer un accompagnement global et d’aboutir à des projets de rénovations très performantes ». 

« Il y a 20 millions de logements à traiter d’ici 2050. Les moyens financiers sont donnés par l’État, mais il reste à embarquer localement tous les acteurs pour que ces sommes soient consommées. Ce type de déplacement, qui réunit les acteurs locaux et qui est relayé par la presse locale, est le meilleur vecteur pour communiquer sur les choix faits par le gouvernement et pour inciter plus de ménages à se faire accompagner vers des rénovations performantes. » 

  • Thierry Repentin, président de l’Anah

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