Le renouveau du bâti pour créer du logement abordable

Au cœur d’Ambérieu-en-Bugey (Ain), la réhabilitation de deux immeubles vétustes a permis de remettre dans le circuit huit logements locatifs. Portée par un investisseur privé, accompagnée par Urbanis et appuyée par de nombreuses aides publiques, l’opération illustre la manière dont acteurs publics et privés peuvent conjuguer leurs efforts pour améliorer durablement l’offre de logements abordables.

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Un projet pensé pour le social

Avant même la vente de ces bâtiments du XIXe siècle, la dimension sociale était au cœur du projet. « Le propriétaire des immeubles avait la volonté de céder ses biens à quelqu’un qui soit porteur d’un projet social sur la commune », explique Julien Besnier, chargé de mission chez Urbanis, prestataire de la Communauté de communes de la Plaine de l’Ain (CCPA). Celle-ci anime depuis 2018 une OPAH-RU * dont le périmètre couvre Ambérieu-en-Bugey, commune également engagée dans le programme Action Cœur de ville. L’opération de la rue de la République s’est retrouvée à la croisée des dispositifs… et de leurs financements : l’Anah, le conseil départemental, la CCPA et Action Logement ont ainsi été les quatre principaux contributeurs de cette rénovation. « Quand une opération est bien financée comme celle-ci, cela permet des réalisations qualitatives et reproductibles, » estime Julien Besnier, qui se réjouit aussi du caractère social du projet. « Pratiquer des loyers modérés pour un public adapté permet d’éviter les impayés, surtout avec la problématique des charges qui devient croissante. Le locataire s’y retrouve, mais le propriétaire également. » 

Un chantier d’ampleur en plein centre-ville

Séduit par le potentiel de ces bâtiments à rénover, Éric Adrienné a choisi d’investir. « Leur situation en centre-ville m’a décidé, car la commune connaît une forte tension locative », explique-t-il. La confiance était là. « M. Adrienné est bien identifié sur le territoire et a une bonne connaissance des entreprises locales », souligne Julien Besnier. L’investisseur est accompagné à la fois par un architecte et par Urbanis, qui veille « au respect des normes d’habitabilité et des critères de performance énergétique ».
Le chantier de réhabilitation, mené entre 2020 et 2022, a été d’ampleur. Les intérieurs ont été redistribués pour créer huit appartements, du T2 au T4. Les rez-de-chaussée s’ouvrent sur des jardinets, les étages profitent de balcons ou terrasses. Les façades ont été reprises à la chaux pour préserver la capacité de respiration du bâti et l’aspect patrimonial, tandis que la zone de stationnement a été aménagée sans enrobé pour permettre l’infiltration des eaux pluviales. 

Des logements confortables et accessibles

Le confort thermique est également renforcé et les consommations énergétiques maîtrisées : les bâtiments ont été isolés, un chauffage au sol et des radiateurs programmables ont remplacé la chaudière au gaz. Les logements sont ainsi passés d’une étiquette énergétique G à C. « Les subventions ont été décisives pour lancer ce projet de rénovation et le mener à terme, précise Eric Adrienné. Les loyers sont très abordables au regard de la qualité des logements et c’était bien l’objectif de l’opération. J’ai de bons retours, les locataires sont satisfaits du cadre de vie et du confort. » 
En contrepartie des aides publiques, le propriétaire s’est engagé pendant douze ans à pratiquer des loyers plafonnés et à réserver des logements pour des salariés Action Logement. Une aubaine pour des ménages actifs en peine pour se loger, à deux pas de l’école publique du centre-ville et des commerces.

- Durée des travaux : 2 ans
- Montant des travaux : 1,2M d’euros
- Montant total des aides : 317 882 euros
- dont aides de l’Anah : 230 488 euros