Accompagner la perte d'autonomie

    En 2030, la France comptera 21 millions de personnes de plus de 60 ans, soit 3 millions de plus qu’en 2019. Avec une aspiration sans ambiguïté des Français à bien vieillir chez eux, une partie de l’enjeu réside dans l’adaptation des logements. C’est le rôle de l’Anah d’accompagner ce virage domiciliaire.

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    Un savoir-faire historique

    Dès sa création en 1971, l’Anah avait pour objectif la mise à niveau du parc de logements privés avec notamment le financement d’éléments de confort : installation de salles de bains et de toilettes intérieures. 20 ans plus tard, elle élargit son périmètre par des actions en faveur de l’adaptation du logement pour les personnes âgées et/ou en situation de handicap. Au fil des années, le savoir-faire s’est étendu dans les territoires.

    Habiter Facile, le dispositif actuel de l’Anah, facilite l’adaptation au vieillissement et au handicap de plus de 20 000 logements, par an.

    Impulser le virage domiciliaire

    Les décennies qui s’ouvrent connaîtront une explosion du nombre de personnes de plus de 75 ans. Avec 80% des logements qui ne sont pas adaptés pour accueillir des personnes en perte d’autonomie, et 80% du parc de 2050 qui existe déjà, l’objectif réside dans une adaptation massive du parc. L’Anah est l’opérateur de l’État retenu pour impulser ce grand chantier.

    Et à partir de 2024, l’Agence déploiera une nouvelle aide unique appelée MaPrimeAdapt’ en lieu et place des aides actuelles (Habiter facile, Habitat et cadre de vie et crédit d’impôt). Elle vise à simplifier le parcours de travaux d’adaptation des logements pour permettre au plus grand nombre de mieux vivre chez soi.

    Raisonner global

    Aujourd’hui, les points d’entrée de France Rénov’ sont de bons leviers pour impulser cette transition et raisonner plus globalement. Autonomie et économie d’énergie peuvent être des enjeux liés. L’Anah incite les ménages à réfléchir à la fois à l’ensemble de leurs usages au sein du logement mais également au bâti en tant que tel. Elle leur permet de se projeter sur le long terme, en raisonnant sur l’accessibilité, le confort, les économies d’énergie ou encore, la valorisation du bien.


    Reportage sur le parcours de Michel Theil à Persac (Vienne).

    Transcription

    Élodie Rouillé (Ergothérapeuthe, Citémétrie Maine et Loire) : "Je suis ergothérapeute et référente autonomie pour Citémétrie, et on est au domicile de Monsieur et Madame Fesnard à Montreuil-Juigné. Face à la pathologie de Madame Fesnard, elle souhaitait aménager un espace au rez-de-chaussée."

    Louisette Fesnard (Propriétaire) : "J’ai 72 ans, je suis handicapée de naissance. J’ai une maison à étage et un escalier que j’ai de plus en plus à monter. Quand j’ai rencontré Madame Rouillé, elle est venue au début, pour organiser les travaux, voir ce qu’il y avait à faire, ce qu’il fallait adapter à mon handicap."

    Élodie Rouillé : "Le souhait des personnes dans leur globalité est de rester au domicile le plus longtemps. Donc pour cela, il est conseillé d’anticiper les différents aménagements du logement, de prioriser une vie au rez-de-chaussée, plutôt que d’accéder aux étages. On prend des photos de l’ensemble des pièces pour pouvoir évaluer le logement dans sa globalité." (S’adressant à Madame Fesnard) "Je vérifie juste la hauteur. Écoutez, 47 centimètres de hauteur, on est pas mal."

    Louisette Fesnard : "Les travaux d’adaptation sont une douche à l’italienne avec un siège adapté, des poignées pour me tenir. Le confort, déjà, c’est qu’on n’a pas besoin de vendre la maison pour acheter un plain-pied. Maintenant, je peux vivre dans ma maison avec la chambre en bas et la salle de bain."

    Élodie Rouillé : "Madame Fesnard avait déjà fait une démarche auprès de la maison départementale de l’autonomie, la MDA. En complément, on a mis en place des aides au niveau de l’Anah et de la collectivité Angers Loire Métropole. Le propriétaire, dans toutes ses démarches, il reste acteur. Donc il faut vraiment le tenir au courant des différentes étapes. Et c’est l’inconnu qui fait peur aux gens, et donc comme on leur explique tout, et bien tout se passe bien."

    Louisette Fesnard : "C’est une femme très accueillante, à l’écoute, elle m’a apporté toutes les aides administratives. Elle nous guide de A à Z jusqu’à la fin de nos travaux. Je pouvais pas trouver mieux."

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