Combattre la précarité énergétique

  • Lutte contre l'habitat indigne

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Coordinatrice sociale et financière au sein de Réseau Éco Habitat, Camille Deguy accompagne des familles en difficulté dans leur projet de rénovation. Portrait d’une professionnelle engagée.

En contact sur le terrain

Camille Deguy est une femme de terrain et de contact. Ce qui l’intéresse et la motive, ce sont les personnes et les parcours de vie qui se cachent derrière les 25 à 30 trente dossiers dont elle a la charge dans les Hauts-de-France. Régulièrement les pieds dans les gravats de chantier mais toujours le sourire aux lèvres, la jeune femme de 28 ans est l’une des trois coordinatrices sociales et financières de Réseau Éco Habitat. Cette association membre du réseau Caritas, installée dans l’Oise, accompagne des familles touchées par la grande précarité (énergétique, sociale, financière).

Retrouver le chemin du confort et de la dignité

Avec pour devise "Agir pour restaurer habitat et dignité humaine", Réseau Éco Habitat avait tout pour convaincre Camille Deguy de la rejoindre, en mars 2022. Assistante en architecture de formation, la Rémoise s’est également intéressée au design d’espace et à la domotique appliquée à l’autonomie des personnes en situation de handicap. Avant de s’envoler pour Sherbrooke (Canada), où elle a suivi les travaux d’un laboratoire de recherche autour de la maladie d’Alzheimer. Un bagage technique bien rempli qui répond à la nécessité selon Camille de "penser l’habitat avec les personnes qui vont y vivre".
Opératrice Anah à partir de 2016 dans deux départements, Camille Deguy consolide son expertise en matière de traitement de l’habitat indigne et d’adaptation des logements. Avec, toutefois, un sentiment d’insatisfaction : "J’étais frustrée de ne pas avoir le temps d’accompagner vraiment les gens." Son arrivée à Réseau Eco Habitat contribuera à combler ce manque. "Je ne suis pas un couteau suisse. Ma mission est de mobiliser les bons interlocuteurs pour que la famille retrouve le bon chemin, celui du confort de vie et de la dignité", résume-t-elle.

Une lutte qui profite à tous

Chaque dossier a son histoire, avec ses particularités et ses difficultés : "Souvent les problèmes de logement ne sont que la partie émergée de l’iceberg, on est aussi face à des problèmes sociaux, de santé… La première chose à faire est de débriefer le parcours des familles, de s’assurer que tous les droits sont ouverts. La plupart sont complètement perdues dans les objectifs et les démarches." La famille est souvent orientée vers l’association par ce qu’elle appelle "un tiers de confiance". Il ou elle est un bénévole du Secours catholique – avec qui Réseau Eco Habitat collabore –, un travailleur social ou toute autre personne qui s’engage alors à rester auprès de la famille le temps de l’accompagnement. "Le tiers de confiance a un rôle essentiel. Sa présence rassure, en particulier pendant les travaux qui peuvent générer beaucoup de stress", explique Camille.

Aux côtés du coordinateur technique en charge du programme de travaux, Camille Deguy stabilise la partie financière du projet, en mobilisant fonds publics (Anah, collectivités…) et privés. Elle se sent utile et "épanouie" dans ses missions : "Les bénéfices de la rénovation sont rapidement visibles : les familles se portent mieux, osent inviter chez elles, ont l’esprit plus léger et peuvent consacrer pleinement leur énergie à autre chose comme la recherche d’un emploi." Pour elle, la lutte contre la précarité énergétique ne profite pas qu’aux premiers concernés, elle est bénéfique à l’ensemble du territoire : "Tout le monde en ressort grandi."

En savoir plus : reseau-ecohabitat.fr

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