Partager la page Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur LinkedIn Partager par email Copier dans le presse-papier De nouvelles aides pour encourager l’habitat inclusif Autonomie Publié le 03/06/2025 Lecture 3 minutes Face à l’évolution des besoins en logement et à l’exigence de sobriété foncière, l’Anah lance un dispositif expérimental pour soutenir les nouvelles formes d’habitat, dont les projets d’habitat inclusif. Bastien Lainé, expert - service habitat digne et durable à l’Anah - décrypte les enjeux de cette initiative. L’habitat inclusif suscite un intérêt croissant. Quels sont les principaux enjeux de leur développement ? Les formes d’habitat collectif innovantes, comme l’habitat inclusif ou participatif, constituent de véritables leviers pour redynamiser certains territoires tout en valorisant le patrimoine existant. Elles s’inscrivent dans une logique de sobriété foncière, en mobilisant des logements vacants ou dégradés, qu’il s’agisse de petits collectifs ou de grandes propriétés. C’est aussi une manière de transformer de grands bâtiments délaissés – comme des corps de ferme ou des hôtels désaffectés – en logements de qualité, pour proposer une offre renouvelée et adaptée aux besoins actuels.Ce qui distingue ces initiatives, c’est l’implication de porteurs de projet atypiques : associations, collectifs d’habitants ou organismes publics. Ils investissent là où ni les propriétaires individuels ni les promoteurs traditionnels ne s’aventurent, faute de rentabilité. Mais la constitution de collectifs et le montage financier de ces projets demeurent complexes. C’est pourquoi ces initiatives émergent aussi dans des territoires « détendus », souvent ruraux, où le foncier est plus accessible et où l’on trouve des bâtiments de taille adaptée à ce type de transformation. Quels besoins spécifiques, l’habitat inclusif, vise-t-il à satisfaire, tant pour les habitants que pour les territoires ? L’habitat inclusif s’adresse principalement aux personnes âgées ou en situation de handicap, qui choisissent de vivre dans un cadre collectif adapté, tout en préservant leur autonomie. Pour les collectivités, ces opérations sont une opportunité de retrouver une attractivité : d’une part, grâce à une offre jusque-là inexistante, en attirant (ou conservant) une population qui pourrait se voir exclue du parcours logement classique, et d’autre part, en redonnant une fonction et une vie à un bâti délaissé. Les démarches d’habitat inclusif peuvent être initiées par une association ou par une personne morale publique, comme une commune ou un bailleur social. Cela peut aussi être un collectif d’habitants désireux de créer un lieu de vie adapté à leurs besoins et à leur âge, à l’image de certains collectifs de seniors qui se constituent. Comme l’habitat participatif, les projets d’habitat inclusif sont porteurs d’une réflexion sur le vivre-ensemble et s’appuient sur une dynamique collective. Les deux formes se rejoignent ainsi sur de nombreux points. En quoi consiste le dispositif de l’Anah pour soutenir ces nouvelles formes d’habitat ? L’Anah souhaite accompagner ces initiatives, notamment sur les secteurs à forts enjeux de rénovation. Pour les soutenir, l’Agence propose un nouveau dispositif expérimental, destiné aux personnes morales porteuses de projets d’habitat participatif, d’habitat inclusif ou d’organismes de foncier solidaire. Pour être éligible, le bâtiment doit avoir plus de 15 ans et répondre à l’un de ces trois critères : vacant depuis plus de deux ans, dégradé, ou en transformation d’usage vers l’habitation. L’objectif est d’accompagner les premières démarches afin d’affiner, sur le long terme, la politique d’accompagnement de ces nouveaux porteurs de projet. Quoi qu’il en soit, en valorisant le patrimoine existant et en favorisant le vivre-ensemble, l’habitat inclusif s’impose comme une réponse innovante aux défis du logement sur de nombreux territoires.