La scène se passe le 28 septembre dernier dans le quartier de Borny à Metz, où Catherine Vautrin et Thierry Repentin ont pris la mesure de la transformation de ce morceau de ville qui fait l’objet d’un soutien public majeur. Ancien village rattaché à Metz en 1961 puis fortement urbanisé, Borny a, au fil des ans, accumulé les difficultés économiques et sociales. Sa particularité : les copropriétés représentent 30 % du parc total, le reste étant constitué de logements sociaux. C’est pour cette raison que la requalification de Borny a été pensée de façon globale, au-delà des champs d’intervention de l’ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine) : en effet, l’Agence subventionne à hauteur de 38 M€ la création et la rénovation de 16 000 m² d’espaces publics d’ici à 2025. L’Anah, de son côté, engage 11,4 M€ sur cinq ans pour accompagner le traitement de sept copropriétés en difficulté.

Borny a engagé sa mue il y a presque vingt ans avec, en 2005, la signature du premier projet de rénovation urbaine. François Grosdidier, maire de Metz et président de l’Eurométropole, rappelle comment la Ville s’est ensuite emparée, dès 2010, de la problématique des copropriétés en difficulté en déployant des programmes d’accompagnement. Depuis 2020 et pour cinq ans, Borny fait l’objet d’une Orcod² de droit commun – la première à sortir en France ; et en 2022, le quartier a été inscrit en suivi national du Plan Initiative Copropriétés.
L’Orcod combine des leviers puissants pour répondre aux enjeux contemporains, encore plus prégnants pour les populations en difficulté : la transition écologique, la lutte contre la précarité énergétique, le défi de la sobriété foncière. Dans ce contexte, Thierry Repentin se félicite de « l’unité des deux Agences, qui constituent le bras armé d’une politique nationale pour les quartiers et leurs habitants ». La volonté politique est là : plus de 1,5 milliard d’euros de crédits sont fléchés pour l’Anah dans le projet de loi de finances. 

Sept copropriétés de Borny bénéficient ainsi du soutien de l’État et de ses partenaires. Parmi celles-ci, la copropriété Bernadette et ses 94 logements, dont le Plan de sauvegarde a été reconduit en 2020. Après des travaux de sécurisation, la rénovation énergétique est en cours. Un travail de longue haleine débuté en 2014 avec la désignation d’un administrateur provisoire et qui porte ses fruits : 100 000 € d’impayés récupérés, 20 000 € par an d’économies d’énergie. Là encore, la rénovation énergétique est au cœur de ces grands chantiers. Reste la question du préfinancement, centrale pour des propriétaires souvent âgés et aux ressources modestes. Des leviers existent, notamment du côté du réseau Procivis (qui est intervenu pour la copropriété Bernadette). Thierry Repentin a annoncé à ce sujet que l’Anah devrait tripler son fonds dédié au préfinancement, de 300 000 à 900 000 euros.

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